

Chutes du Niagara
Le Canada, deuxième plus grand pays du monde par sa superficie de 9 984 670 km2 après la Russie, occupe la partie septentrionale de l'Amérique du Nord. Il s'étend d'est en ouest, de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique et vers le nord jusqu'à l'océan Arctique, d'où sa devise : A mari usque ad mare (D'un océan à l'autre). Il partage deux frontières avec les États-Unis, au sud et au nord-ouest (Alaska). Le pays est plus précisément une fédération composée de dix provinces et de trois territoires.
L'explorateur français Jacques Cartier accoste en 1534 dans la baie de Gaspé. Le Canada prend son origine en tant que colonie française sur le territoire de l'actuelle ville de Québec, fondée par Samuel de Champlain en 1608 dans la vallée du fleuve Saint-Laurent. Le territoire fut d'abord occupé par les peuples autochtones avec qui les Français développèrent des relations diplomatiques. La colonisation française amènera, jusqu'à la conquête britannique en 1763, 90 000 colons français en Amérique du Nord. Après la Conquête, les Britanniques s'approprieront les terres de la Nouvelle-France. Puis commence une période de colonisation anglaise, principalement grâce à l'arrivée de colons loyalistes venus de Nouvelle-Angleterre après la Révolution américaine. Plus tard, en 1867, les Britanniques créeront le Dominion du Canada, un État fédéral né de l'union de trois colonies britanniques : le Canada-Uni, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. L'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867, une loi britannique comprenant la majorité de la Constitution, sera rapatriée en 1982 afin de donner une constitution au Canada. Au début du XXIe siècle, le Canada est une fédération de dix provinces et de trois territoires dont chacun a son premier ministre et son assemblée législative. Le pays a obtenu son indépendance du Royaume-Uni, et ce pacifiquement, dans un processus qui s'est étalé de 1867 à 1982.
Le Canada est une monarchie constitutionnelle (Royaume du Commonwealth) à régime parlementaire, se définissant comme une nation bilingue et multiculturelle ; le français et l'anglais sont, à statut égal, les langues officielles. Nation industrialisée et technologiquement avancée, son économie diversifiée repose principalement sur l'abondance de ses ressources naturelles et sur le commerce effectué en grande partie avec les États-Unis, pays avec lequel perdure une relation complexe depuis les temps coloniaux et les débuts du Canada moderne.
Le Québec est la seule province à être fort majoritairement francophone (un peu moins de 80 % des Québécois sont de langue maternelle française) et dont la seule langue officielle est le français alors que le Nouveau-Brunswick est la seule province légalement bilingue. Les huit autres provinces sont habitées par des fortes majorités anglophones, mais chacune d'entre elles est habitée par des communautés francophones de tailles variées. Le territoire du Yukon est officiellement bilingue (français et anglais). Les Territoires du Nord-Ouest, ainsi que le Nunavut dont il est issu, reconnaissent 11 langues officielles, dont le français, l'anglais et de nombreuses langues dene et inuites. En 2006, le Canada comptait environ 9,6 millions de Canadiens (soit 30,7 % de la population) en mesure de parler français, alors que 26,6 millions (85 %) étaient aptes à parler anglais.
La première différence entre une province et un territoire réside dans leur autonomie. En effet, les provinces ont des compétences déléguées par la Loi constitutionnelle de 1867, et donc qui ne peuvent être octroyées au gouvernement fédéral que par une modification constitutionnelle. Ainsi, dans la limite de leurs compétences législatives, et des droits et privilèges qui leur sont accordés par la Constitution, les provinces sont indépendantes du gouvernement fédéral et des unes par rapport aux autres. En d'autres mots, bien qu'une procédure normale puisse mener à la modification de la Constitution selon la Loi constitutionnelle de 1982, la modification est sans effet dans les limites d'une province ayant déclaré son désaccord à son égard si cette modification est dérogatoire aux droits, privilèges et compétences de la province. Cette disposition a donc pour effet d'annihiler l'emprise de certaines provinces, ou du gouvernement fédéral, sur d'autres provinces jouissant de pouvoirs et droits acquis par la Constitution. De plus, dans les limites définies par la Loi constitutionnelle de 1982, une législature a compétence exclusive pour modifier sa propre constitution provinciale, laquelle est définie par défaut par la Loi constitutionnelle de 1867. Quant aux territoires, ceux-ci sont le fruit d'une simple loi du Parlement fédéral, et donc directement sous son pouvoir.
Les provinces sont, à l'intérieur de leurs limites, responsables de la plupart des programmes sociaux du Canada tels que l'administration de la santé, l'éducation, et « généralement toutes les matières d'une nature purement locale ou privée dans la province ». Au total, les provinces regroupées ensemble encaissent davantage de revenus que le gouvernement fédéral, une structure quasi-unique parmi les fédérations dans le monde. Les paiements de péréquation sont accordés par le gouvernement fédéral dans le but d'assurer que des standards uniformes et raisonnables de services publics et d'imposition soient conservées entre les provinces les plus riches et celles les plus pauvres.
Bien qu'une province puisse, exclusivement, « faire des lois relatives aux matières tombant dans ses catégories de sujets », le gouvernement fédéral peut initier des politiques nationales dans les champs de compétence provinciale, telle que la Loi canadienne sur la santé. Cependant, chaque province a le choix de se retirer du programme, ou de ne pas y adhérer. De plus, tous accords internationaux signés par le gouvernement fédéral, notamment en matière de commerce, sont subordonnés aux compétences législatives de chacun des paliers de gouvernement du Canada. Considérant que les relations internationales constituent une compétence fédérale, les provinces ont néanmoins le pouvoir de signer des accords internationaux dans la limite de leurs pouvoirs législatifs. Le Québec est d'ailleurs un ardent défenseur de ce pouvoir au travers duquel il entretient notamment des relations avec la France et les États du Nord-Est des États-Unis, et grâce auquel il établit des Délégations générales dans plusieurs villes du monde.
Toutes les provinces ont une législature élue et monocamérale qui est chapeautée par un premier ministre choisi de la même façon que le Premier Ministre du Canada. Chaque province a aussi son lieutenant-gouverneur, représentant de la Couronne et homologue provincial du gouverneur général du Canada, assermenté sous l'avis du Premier ministre du Canada, et depuis quelques années avec des consultations croissantes avec les gouvernements provinciaux. Toutes les provinces et territoires ont leurs propres emblèmes.
Lac Louise en Alberta
ORIGINE DU NOM
Les historiens s'entendent aujourd'hui pour dire que le « pays de Canada » désignait à l'origine l'actuelle ville et région immédiate de Québec.
D'après leurs recherches, le nom « canada » signifie « village de cabanes » dans la langue parlée au début du XVIe siècle (c'est-à-dire le laurentien) par les Iroquoiens du Saint-Laurent qui hivernaient à Stadaconé, les premiers Amérindiens que Jacques Cartier aurait rencontrés en l'été 1534 à Gaspé.
D'après le site officiel de Patrimoine canadien : « En 1535, deux jeunes autochtones indiquèrent à Jacques Cartier le chemin de « kanata ». Ils faisaient allusion au village de Stadacona, « kanata » étant simplement le mot qui désignait un « village » ou une bourgade dans la langue des Hurons ou des Iroquois. Faute d'une autre appellation, Cartier baptisa du nom de « Canada » non seulement Stadacona (emplacement actuel de la ville de Québec) mais également tout le territoire gouverné par son chef, Donnacona. »
À la fin de la Deuxième relation de Jacques Cartier (celle portant sur les années 1535 et 1536), un dictionnaire de la langue « des pays et royaume[s] de Hochelaga et Canada[,] autrement dicte la Nouvelle-France », nous apprend qu'« ilz (sic) appellent une ville canada ». Cette « ville » que, d'après Cartier, ces Iroquoiens nomment canada, c'est Stadaconé. Les deux établissements que sont Hochelaga et Stadaconé, Cartier les dit chacun « royaume » car ils sont chacun gouvernés par un seul grand chef (tel en France, le roi). L'expression « Nouvelle-France », Verrazano l'utilisait en 1524 (en latin), Nova Francia et Cartier l'utilise ici pour désigner l'ensemble des établissements d'hiver allant de Stadaconé (alias Canada) à Hochelaga, inclusivement.
Jacques Cartier est donc le premier à employer le mot « Canada », pour désigner un territoire, celui qui correspond aujourd'hui à la ville de Québec et ses régions limitrophes, dont Stadaconé est le principal village. Dans ses écrits, il appellera les Iroquoiens de la région de Québec les « Canadiens ». Ce n'est qu'à partir du siècle suivant que le mot Canada sera employé pour désigner tout l'espace exploré ou occupé par les Français en Amérique du Nord : Champlain commencera alors par écrire « la Nouvelle-France, vulgairement dite le Canada », ce qui laisse entendre que le nom « Canada », plus court, est déjà assez populaire pour l'emporter bientôt sur l'autre dénomination.
Des livres et des cartes européennes appliquent tôt cette appellation, Canada, au peuplement français établi le long des rives du fleuve Saint-Laurent (principalement sur le territoire du Québec actuel), puis l'appellation Canada est récupérée par les autorités de l'Empire britannique pour désigner la plupart des colonies contigües qu'il gère en Amérique du Nord.
Rocher perçé à Perçé
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Selon les informations que nous disposons actuellement les premières traces de peuplement du Canada remontent à plus de 10.000 ans. Des populations nomades amérindiennes occupèrent le térritoire et au début de l'ère chrétienne, les peuples Inuits s'y installèrent. Aux alentours le l'an 1000, le premier européen à poser le pied sur le continent américain est Leif Ericcson. En effet, les vikings qui navigaient sur les mers froides du nord depuis l'Islande et le Groenland auraient marché pour la première fois sur les terres de la Péninsule du Labrador. Ces navigateurs courageux explorent le Vinland (Terre des vignes) dans la région de Cape Cod, le Helluland (Terre des forêts) près du Golfe du St-Laurent et le Markland (Terre des roches) dans le Labrador et la Terre de Baffin. Cependant, les vikings ne purent rester dans cette colonie et c'est le 24 Juin 1497 que le navigateur Génois Jean Cabot (Giovanni Caboto) parti le 2 Mai de la même année découvre le Labrador. Il repère des bans immenses de morues et les pêcheurs anglais et français (bretons et basques) commencèrent à s'intéresser de près aux riches eaux poissoneuses de Terre Neuve et des côtes du Labrador. Les pêcheurs français décidèrent de s'y établir, construisant des fortins pour se protéger. En arrivant sur ce territoire, les Européens rencontrent des populations amérindiennes nombreuses et très différentes les unes des autres. Ces tribus indiennes vivent principalement de la chasse et certaines pratiquent l'agriculture en cultivant le maïs, les haricots, la citrouille, le tournesol et le tabac. Mais les Français n'allaient pas rester longtemps tranquilles au Canada. Le 5 Août 1583 Sir Humphrey Gilbert prend possession de Terre-Neuve pour le compte de la couronne d'Angleterre et de sa reine Elizabeth Ière. Mais les anglais ne sont pas en reste et dominent le commerce dans la Baie d'Hudson. Des conflits entre les deux nations sont de plus en plus fréquents. L'Angleterre est parvenue à prendre Québec entre 1629 et 1632, puis l'Acadie en 1667. En 1713 un traité est signé à Utrecht à la suite de la Guerre de Succession d'Espagne, et la France se voit contrainte de céder la Baie d'Hudson, Terren-Neuve et l'Acadie à l'Angleterre. Les Acadiens (colons français) doivent quitter le territoire et certains repartent en France ou décident de s'installer au Québec et en Louisianne. En 1791 l'Acte Constitutionnel est promulgué et divise le Canada en deux régions : le Haut Canada anglophone et le Bas Canada francophone qui sont dotés chacun d'une Assemblée. Mais le Gouverneur conserve un droit de veto sur les décisions de ces assemblées. Le 27 Janvier 1858, la ville de Byton où vivent autant de francophones que d'anglophones est désignée comme la nouvelle capitale du Canada. Byton sera appelée ensuite Ottawa et devient le 1er Juillet 1867 la capitale de la Confédération du Canada dotée d'un gouvernement autonome. Le 11 Décembre 1931, l'Angleterre met fins aux Dominions britanniques qui régissaient le Canada. Le statut de Westminster reconnaît l'indépendance du Canada et celle de nombreux autres pays sous tutelle britannique. Le Canada reste membre du Commonwealth, reconnaissant le souverain du Royaume-Uni. C'est le 15 Décembre 1964 que le Premier Ministre Leaster B. Pearson propose un nouveau drapeau pour le Canada avec une feuille d'érable en son milieu. La nouvelle bannière sera adoptée officiellement par la Chambre des Communes de 15 Février 1965. Le 17 Avril 1982, Pierre Elliott Trudeau procède au rapatriement de la Constitution canadienne qui se défait de la tutelle britannique pour ses amendements et fait du pays un état totalement souverain. Le Québec, dirigé par l'indépendantiste René Lévesque, refuse de signer cette constitution. |
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